Catherine GUEGUEN

Pédiatre

       
 
         
                   
 

Catherine Gueguen, pédiatre, formée en haptonomie et communication non violente
Consultation d’haptonomie et de soutien à la parentalité, Institut Franco-britannique à Levallois-Perret (92)
Conseillère en parentalité en crèche
Formatrice de professionnels de l’enfance


 

 

L’accompagnement des parents : un défi à relever !


La VEO ( violence éducative ordinaire ) physique ou psychologique est une habitude culturelle, sociale, familiale, transmise depuis de très nombreuses générations. Beaucoup de parents entretiennent des rapports de force physiques et psychologiques avec leur enfant. Le plus souvent, ils n’ont pas conscience de leur violence et s’estiment dans leur bon droit.

Comment les aider à sortir de cet engrenage délétère ??

Ce travail d’accompagnement des parents est un travail difficile et demande beaucoup de tact…..il se fera avec toute l’empathie nécessaire pour les parents et ne peut avoir lieu que si l’accompagnant sait créer avec eux un climat de confiance.

Pour ce travail, 3 outils sont possibles : le w de pédiatre et les connaissances neurologiques et psychologiques du développement de l’enfant, l’haptonomie et la communication non violente (cnv)….

L’accompagnement de ces parents est spécifique à chacun d’eux, et s’adapte à leur histoire personnelle.

Différentes situations peuvent se présenter :

1. Parfois il suffira d’informer sur les connaissances actuelles des effets de la veo sur le développement neuroloqique et psychologique de l’enfant pour que le parent réussisse à rompre avec ses habitudes « éducatives »…..On l’aidera alors à trouver lui-même une autre façon d’être avec son enfant.

2. Chez d’autre parent, la veo qu’il a subit lui-même a laissé des blessures affectives, psychologiques plus ou moins profondes…… Il lui faudra alors du temps pour modifier sa façon d’être…..
Le chemin sera alors thérapique. Il sera sensoriel, affectif, psychologique… il est indispensable d’apaiser d’abord les blessures subies…. Car le parent ne peut et ne sait faire autrement qu’utiliser des rapports de force, de soumission, de domination…..avec son enfant.


1- La transmission des connaissances, récentes, des effets de la violence, du stress sur le cerveau et le développement de l’enfant dès la vie intra-utérine et durant l’enfance.

Ces connaissances montrent la nécessité absolue d’aider les parents à modifier leur façon d’être avec leur enfant. Il faudra bien évaluer à quel moment donner ces informations…. Car les donner à une personne qui ne peut pas être autrement en raison des souffrances subies, serait alors très destructeur et culpabilisant……Une fois le parent apaisé, lui donner ces informations, le confirmeront dans la nécessité de prendre ce chemin là et il comprendra qu’une ambiance affective chaleureuse, douce contribue au bon développement psychologique et neurologique de l’enfant. Il saura alors rassurer, sécuriser, consoler les peurs, les chagrins, les angoisses de son enfant.


2- L’haptonomie

L’haptonomie est un travail très concret sur les effets de notre contact, de nos gestes et de notre présence à autrui. Elle peut se vivre à tous les âges de la vie.

Elle permet d’agir pendant la grossesse et de poursuivre ce travail avec les parents quelque soit l’âge de l’enfant. C’est donc un travail de fond, préventif et/ou thérapique avec les parents. C’est la prise de conscience que nos gestes, notre contact sont un langage. Ils portent et transmettent nos émotions, nos sentiments, nos intentions.
Dès la grossesse, les parents réalisent que l’enfant vient à leur rencontre uniquement s’ils sont à son écoute et dans un contact tendre et respectueux. Par contre si le contact est lourd, l’enfant donne un coup ou fuit… donc dès la vie intra-utérine, l’être humain montre très clairement qu’il souhaite une relation tendre, sans rapport de force……. Aux adultes de l’entendre….c’est alors très pédagogique pour les parents…

Ensuite ces séances pendant la grossesse permettent de créer une vraie relation de confiance et c’est pendant ces séances qu’un des parents pourra oser dire avec beaucoup d’émotion : « Moi, personne n’a jamais eu ces gestes tendres et/ ou moi, je ne sais pas être tendre….. »

Peut alors commencer un travail à la fois thérapique pour le parent et préventif pour cet enfant……Pour le parent, la prise de conscience des rapports de force qu’il a subi ou qu’il exerce est souvent un moment très douloureux …..mais essentiel.

Passer par le contact affectif, accueillant et respectueux, est une grande aide…Ce travail de contact direct sur le « corps » du parent peut réveiller des émotions très profondes associées à des souvenirs douloureux et oubliés. Ce travail peut être du maternage chez la personne qui en a manqué et qui en a besoin.

Cette voie thérapique est essentielle, elle apporte à la personne la douceur, la tendresse qu’elle n’a jamais reçue … Une fois apaisée, elle se sent généralement capable de donner elle-même cette tendresse à son enfant.

 


3- La CNV (communication non violente).

Le parent « blessé et blessant» est très souvent coupé de ses émotions, de ses sentiments. Le contact physique est très émotionnel et lors de ce contact, la cnv va permettre alors au parent, progressivement de se connecter à ses ressentis et de les relier à ses besoins profonds insatisfaits, de sécurité affective, de tendresse, de proximité, de respect.

Il met alors les mots adéquats sur son mal être, sur ce qu’il ressent, sur ce qu’il aurait voulu vivre ou voudrait vivre actuellement. Cela l’amène petit à petit à s’apaiser et lui donne ainsi, la force de vivre ses relations autrement. La cnv alliée à l’haptonomie sont des outils très précieux de transformation de la personne : Vivre et pouvoir mettre des mots sur ses émotions, ses sentiments, comprendre en profondeur ce qui se passe en soi rend alors la personne plus consciente de ce qu’elle est, de ce qu’elle a subit et de ce qu’elle fait…

Le choix est de travailler avec les parents. Ce travail s’effectue aussi bien pendant la grossesse que durant toute l’enfance. Quand le parent n’est pas accessible, le travail se fera avec l’enfant..Mais il n’est pas du tout satisfaisant… car quand l’enfant retourne dans son milieu violent, de nouveau ces blessures entraineront des conséquences délétères.

 


Catherine Gueguen

     

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