Françoise CHARRASSE

psychothérapeute, chercheur Alice Miller

       
           
             

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

           

Françoise Charrasse a été professeure d’allemand.
Elle a vécu l’une de ses expériences les plus marquantes dans un village réunionnais très défavorisé sur le plan socioculturel.
Elle a fait partager à ses élèves sa passion pour le théâtre (formation au Cours Simon et stage de Théâtre de l’Opprimé)
en montant avec eux des spectacles à la fois poétiques et réalistes qui mettaient en scène leurs difficultés sociales et psychologiques.

De retour en métropole, elle entreprend des études de psychologie (licence CNED).
Elle enseigne au lycée Branly (Dreux) et met en scène une de ses pièces avec une troupe constituée par des élèves de terminales.

Parallèlement, elle expérimente la thérapie « hypnose éricksonienne » la psychanalyse jungienne et découvre l’œuvre d’Alice Miller.
Sur les conseils de celle-ci, elle entreprend une « thérapie primaire » (méthode Stettbacher-Miller).

Actuellement, elle est installée à Vernouillet (28) comme psychothérapeute (méthode inspirée par les travaux d’Alice Miller).

Elle fait des recherches sur les conséquences de l’éducation traditionnelle sur le développement du cerveau et de la personnalité,
anime des conférences et donne des cours de psychologie à l’Université du Temps Libre à Dreux.

 

 

 

 


Comment éradiquer la violence éducative

Pour lutter contre la violence éducative, il faut informer le grand public de l’importance du vécu de l’enfant, pour le développement de son cerveau, pour sa santé, son comportement, ses relations aux autres, son optimisme ou son pessimisme, sa capacité à développer son potentiel…

Beaucoup de gens pensent encore que la personnalité de l’enfant lui vient de ses gènes et que la façon dont les adultes se comportent à son égard n’influent que modérément sur ce qu’il est et devient.

Nous savons maintenant que le petit de l'homme naît prématuré et que son cerveau, loin d'avoir terminé son développement à la naissance est très vulnérable à l'environnement (seulement 10%% des connexions neuronales sont établies). Il est essentiel d’expliquer que le cerveau émotionnel est fonctionnel bien avant le cerveau qui réfléchit et que le tout petit n’est qu’émotions : bien-être et joie quand ses besoins fondamentaux sont satisfaits, peur, colère, tristesse quand des évènements le bouleversent. Sa grande sensibilité aux bruits, aux changements, sa dépendance totale aux adultes font qu’il s’effraie de légers incidents que nous ne détectons pas toujours. On a longtemps pensé que l’enfant faisait un caprice quand la cause de son désarroi était méconnue. Or un enfant ne cherche jamais à ennuyer ses parents. Dans ses premières années, il n’a pas la faculté intellectuelle d'élaborer une stratégie. Même plus tard vers 6/7 ans, quand il en aurait la possibilité, il a trop besoin de l’amour de ses parents pour s’attirer volontairement leur colère. Quand un jeune enfant pleure, il exprime de la souffrance et nous devons absolument le consoler pour qu'il s'apaise, car il ne peut pas le faire tout seul. Si nous voulons qu’il apprenne à reconnaître et à gérer progressivement ses émotions, nous devons les respecter et lui donner cette sécurité sans laquelle son cerveau ne développera pas les connexions adéquates. Cette souffrance non consolée restera gravée en lui (sous la forme de dysfonctionnements cérébraux) et au moindre choc affectif, il ressentira à nouveau cette solitude comme un trou noir désespérant, un sentiment angoissant de vide qu’il faudra absolument combler (dépendance affective, hyperactivité, consommation de tabac, de diverses drogues).

Nous avons le pouvoir de faire de la vie d’un enfant un enfer ou un parcours fait de joie, d’amour partagés, de confiance en soi, de créativité. Il faut expliquer le rôle des neuromédiateurs dont la sécrétion ou le blocage détermine une grande part de notre psychisme.

En tant que thérapeutes, il est souhaitable que nous continuions à nous connecter continuellement à l’enfant que nous avons été pour rester en empathie avec lui et avec nos patients. Ceux-ci souffrent de carences affectives subies dans l’enfance, de violences « éducatives », qu’ils ne peuvent pas toujours identifier en début de thérapie. C’est la proximité avec nos propres émotions qui fera de nous un « témoin lucide » des souffrances endurées autrefois par nos patients. Avec cet accompagnement bienveillant, ils auront généralement le courage d’affronter leur vérité profonde, d’exprimer leurs émotions longtemps réprimées pour retrouver leur joie de vivre. Quand ils ont accompli ce travail, ils ne reproduisent pas la violence subie sur leurs propres enfants. Ils savent satisfaire leurs besoins fondamentaux et éprouver de l’empathie à leur égard.

Françoise Charrasse

 

 

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