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colloque2015

Doyen de l’IPC, Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie (Paris)
Professeur en Ethique et Politique à l’IPC
Directeur des Presses Universitaires de l’IPC

Professeur associé à l’Institut Catholique de Toulouse
Membre de l’équipe de recherche CISA (Christianismes, Islams et Sociétés Arabes) du LABORATOIRE DE RECHERCHE « Histoire, Théologie, Religion » de l’Institut Catholique de Toulouse.

Dernier ouvrage paru : Hommes, femmes, entre identités et différences, Paris, PUIPC, 2014.

 

 

"Fonder nos sociétés sur l'individu roi et souverain n'est-ce pas les construire sur la peur ?"

Les sociétés démocratiques occidentales sont fondées politiquement et juridiquement sur la notion d’individu. Si celui-ci est conçu, et la jurisprudence en témoigne, comme maître et souverain de sa destinée, il est envisagé surtout, et de plus en plus, en tant que créateur absolu de lui-même. Alexis de Tocqueville (De la démocratie en Amérique, 1835-1840) avait déjà perçu les ambigüités de cet idéal d’égalité et de liberté. Dans la manière de vivre cet objectif émancipateur, ne peut-on pas détecter, sans que nous y prenions garde, une source d’angoisse et de peur, source d’autant plus prégnante qu’elle devient une norme et alimente des stéréotypes ancrés dans le droit et les pratiques politiques ? Ne vivons nous pas à notre insu des injonctions contradictoires, d’une part Devenir soi, d’autre part vivre ensemble, en se pliant aux lois et règlements ? Peut-on ainsi vraiment résoudre les tensions entre individu et vie commune, et ne sommes-nous pas conduits à introduire de nouvelles peurs, inconnues jusqu’alors ? La peur de perdre sa liberté et ses droits ne prend-elle pas peu à peu une place prépondérante, au détriment de la relation à autrui et à la société dans son ensemble ?

Les rédacteurs de la déclaration universelle des Droits de l’Homme (1948) avaient eux aussi perçu la difficulté de la déclaration de 1789 : les droits de l’individu ne doivent-ils pas être fondés sur une réalité première, celle de la personne ? Entre l’individu et la personne, quelle différence dans l’appréhension des droits ?

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Michel Boyancé

philosophe,

doyen des Facultés Libres de Philosophie et de Psychologie

 

Michel Boyancé

L’évolution vers le transhumain ou posthumain n’illustre-t-elle pas de manière nouvelle cette problématique ? Et ne renforce-t-elle pas nos peurs, non pas tant celles concernant les progrès des sciences et des techniques, mais celles issues de notre finitude humaine : la souffrance et la mort ? Il semblerait que, malgré les impératifs du vivre ensemble, notre système de valeurs soit insuffisant pour y faire face.

Nous aborderons ainsi cet ensemble de questions en nous penchant sur les valeurs et leur rapport à l’individu par rapport au collectif. Nous verrons de ce fait la nécessité de ne pas oublier la dimension personnelle et communautaire de l’être humain. Il s’agira d’intégrer dans notre perspective les liens entre anthropologie philosophique, pensée juridique, politique et expérience psychologique. En effet, le cloisonnement des disciplines n’est-il pas une manière de désincarner nos idéaux et d’oublier la condition humaine telle qu’elle se révèle dans l’expérience commune ?

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